Les conditions d’élaboration de cette décision, ne remplissent pas les réquisits d’un débat public pouvant susciter au mouvement, une vocation collective. Un débat national aurait du le précéder pour alerter et sensibiliser la conscience citoyenne. La violence des institutions, de l’injustice, des inégalités, de l’arbitraire, du processus électoral, de la pauvreté, des pratiques abusives et du mode de gouvernance, n’ont pas été démontré pour permettre au peuple de rentrer massivement en résistance. Or, ici nous sommes dans le domaine du vécu et non du discours, il s’agit pour ce peuple de ressentir intimement et personnellement cette violence, dans sa vie quotidienne. C’est peut-être le contraire qu’il vit, au regard de la stabilité, de la sécurité, de la paix, du progrès social, des conditions matérielles d’existence qu’il connaît enfin depuis une décennie. A cela s’ajoute son refus de revivre un conflit socio-politique, pouvant se prolonger par des armes, quand il connaît les habitudes et la capacité de nuisance des initiateurs de cette action. Des lors, les initiateurs de cette action n’ont rien en commun à partager avec le peuple, ni indignation, ni intérêts. Car la limitation de mandats, est un principe d’éthique politique, qui restreint le droit souverain du peuple de désigner librement les dirigeants de son choix. Ce n’est ni une garantie d’un avenir meilleur, ni un critère d’efficacité, ni la démonstration d’une violence envers le peuple. Une minorité n’a absolument aucun pouvoir aussi longtemps qu’elle est en désaccord avec les aspirations profondes de la majorité et la réalité sensible du terrain et du vécu du peuple.
Pierre Aly SOUMAREY