Quand on a connu une crise comme celle que nous avons eue en 2010/2011 (12.000 morts d’après la Commission Nationale d’enquête) on ne parade pas, on a de l’humilité et de la compassion. En Afrique, on ne fait pas la fête pendant un deuil. La Côte d’Ivoire n’a pas fini son travail de deuil. Nous sommes encore dans les premières phases correspondant au déni de la réalité et de la responsabilité et celle de la réaction de révolte et de colère. Nous n’avons pas encore atteints pleinement les phases de la discussion, de la vérité et de la réparation. Nous y arrivons progressivement. Elle est indispensable avant d’arriver à la phase de l’acceptation de ce qui s’est passé (apaisement et pardon total). Le travail de deuil de la Nation n’est pas achevé. Il faut en tenir compte. Le contraire serait IRRESPONSABLE, INDECENT ET MECHANT. Je dirai comme BLE GOUDE que je n’ai pas particulièrement en estime, mais à qui il arrive de dire des choses intéressantes ces derniers temps, qu’il faut avoir dans un tel contexte, la “VICTOIRE PROCESSUELLE MODESTE”.
Par ailleurs, le Pdt GBAGBO a exprimé son aspiration à la PAIX, à son âge et après son épreuve, dès lors la TENSION suscitée par cette polémique et cette circonstance (société divisée dans la perception et la réaction par rapport à l’évènement de son retour, proximité temporelle du drame collectif de la crise post-électorale) commandent LA MODERATION. La caractéristique de la mémoire collective de la Côte d’Ivoire à ce sujet est éclatée. Chaque communauté et chaque camp politique adverse, perçoit, analyse et relate les préjudices infligés ou subis, de manière différente. Nous avons une double lecture des évènements, suivant notre appartenance et notre sensibilité politique. Preuve que l’unité est encore en chantier. Ne pas tenir compte de cette fragilité du tissus social, peut exposer le pays à force d’exacerbation et de démesure, à reprendre les hostilités là où il l’avait arrêté, pour permettre à la justice à faire son travail et aux politiques de mettre en œuvre un processus de deuil et de réconciliation. Ainsi, les vieux démons et conflits qui les avaient opposés des décennies durant auparavant pourraient resurgir, en voulant insister sur ces différences, plutôt que sur ce qui DOIT IMPERATIVEMENT NOUS RAPPROCHER. Un retour vécu de manière CONSENSUELLE, tant sur le SENS que sur le FORMAT. Aussi, j’appelle toutes les parties à s’engager dans la voie du dialogue pour parvenir à cet INDISPENSABLE CONSENSUS, point d’arrogance et de système de justification, mais de la BONNE VOLONTE et de la RESPONSABILITE.
